30 mai 2012

Mais oui, mais oui, l'école est finie !

Il y a encore peu, j’avais hâte que les cours se terminent. Fini les matières inutiles, les devoirs encore plus inutiles, les relations scolaires toujours plus inutiles. J’avais déjà un pied dans la vie professionnelle et j’avais hâte d’y sauter les deux pieds joints. Jusqu’à cette année.



Pour moi, l’intégration dans une classe, ça n’existait pas. J’ai essayé de m’intégrer pendant longtemps et je n’y arrivais jamais. J’étais proche de quelques personnes mais je ne me sentais jamais comme faisant partie du groupe. En licence 3, après avoir passé plusieurs mois à essayer de m’intégrer en vain, j’ai eu le déclic. Je n’étais pas faite pour m’intégrer, alors autant arrêter les frais. J’ai décidé d’être moi-même quitte à être seule, de ne plus chercher à faire partie d’un groupe. Au final, je n’ai pas été seule, je sympathisais toujours naturellement avec une personne en particulier et on trainait ensemble toute l’année. Mais j’avais renoncé à me sentir intégrée à une classe.

 

Quand je suis arrivée dans cette deuxième année de master, avec quasi un mois de retard, j’ai fait comme d’habitude. Je suis restée moi-même, je n’ai pas cherché à m’intégrer à un groupe. Très vite, je me suis rapprochée d’une autre fille (elle aussi nouvelle dans la promo’) et il est devenu évident que j’avais trouvé ma « binôme de classe » :) Je parlais avec les autres filles mais des tensions sont vite arrivées. Un quiproquo a provoqué un conflit, binôme (moi et ma copine) contre binôme (deux sœurs), génial. On se voyait bien passer le reste de l’année à trouver qu’elles sont connes et réciproquement, en fait (pour résumer).

Sauf que ça ne s’est pas passé comme ça. Le conflit a été mis de côté et au fur et à mesure, on a appris à se connaitre. On a appris à apprécier le binôme, avec leurs défauts et leurs qualités. Elles ont appris aussi à nous apprécier. On rigolait de leurs prises de tête quasi quotidiennes et elles rigolaient de mon manque de ponctualité ou de nos absences de temps en temps (et de mon béguin pour un de nos profs ahah). Très fusionnelles, elles appréciaient aussi de se laisser aller à parler avec quelqu’un d’autre, moi ou ma binôme, parfois.

 Bon, je pense que l’attitude de mon binôme n’y est pas pour rien, elle a plusieurs fois fait l’effort d’aller vers elles et moi j’ai suivi son exemple. Au fur et à mesure, je pense que ça a permis en partie d’apaiser les tensions et de se rapprocher. Sans elle, je n’aurais probablement pas cherché plus loin et ça aurait été dommage.

Bref, à la fin de l’année, cette classe, je m’y sentais intégrée. Pour la première fois de toutes mes années d’études supérieures, je peux dire que j’étais intégrée à une classe. On n’était pas nombreux, un peu plus d’une dizaine. D’un côté, les garçons (et une fille), avec qui on parlait de temps en temps. De l’autre, la bande des filles, avec mon binôme et moi, l’autre binôme et deux autres filles. On avait nos habitudes, le café de la pause, les bavardages autour des PC, les échanges. Ce n'était pas la joie tout le temps. Mais aussi bizarre que ce soit, il y avait une cohésion. Pas dans le genre « on se kiffait tous », mais il y avait un équilibre. Enfin, je me sentais bien dans un groupe, je pouvais être moi-même. Mon étourderie, mes bizzareries, mon je-m-en-foutisme, ça les faisait rire. Trop bien ! J’avais ma binôme et un bon public avec qui déconner.

Aujourd’hui, c’est fini, je suis en stage de fin d’études. L’ambiance n’est pas la même, je peux moins laisser s’exprimer ce côté décalée de ma personnalité. Je n’ai plus « mon public », « ma binôme », mais des collègues avec qui je m’entends bien sans pour autant être proches. Je n’ai plus mes habitudes, ce rythme étudiant parfois prenant mais souvent flexible.

Et pour la première fois de ma scolarité, je n’avais pas envie que l’école s’arrête. Et en ce moment, c’est parfois dur de devoir renoncer à ça. Notre quotidien de classe et notre groupe de filles aux caractères différents, avec ses ragots et habitudes, me manque. L’école me manque… mais je ne pouvais rêver meilleure dernière année.  Ma classe me manque mais je n’ai pas envie de retourner en classe. Ce ne serait pas eux, et ce ne serait pas pareil.

Bon, allez, vous m’aidez à faire le grand saut dans la vie pro’ ? Parce que là, j’ai un peu de mal…

8 petits nuages:

CamilleG a dit…

j'avais tellement peur aussi de rentrer dans le monde du boulot et finalement .... que du bonheur .. je n'ai pas vu les choses passer !!

sybille a dit…

Pour ma part, ce grand saut se fera l'année prochaine et j'ai peur aussi...

Hélène a dit…

Ta binôme te fait un gros smack <3 et qu'elle est là, même si y a plus les ragots de classe ;)

Anonyme a dit…

Pas toujours facile la transition. Ca va faire trois ans que je bosse, mais la fin de mes études a été un traumatisme. J'ai perdu mes repères et pu constater ue le monde du travail est cruel. Mais maintenant j'y suis pas si mal, et on ne peut pas faire des études toute sa vie !
Bon courage !

Unknown a dit…

Camille G : merci pour l'encouragement
Sybille : courage :)
Helene : <3
Aurore in paris : j'ai déjà pas mal expérimenté le milieu donc bon je sais que ça peut être aussi cruel et je pense que ça finira par aller mais c'est vrai que la transition est un peu dure ^^

The girl next door a dit…

Personnellement, j'ai eu un mal fou à tirer un trait sur mon année de Terminale et j'ai certainement erré en licence à cause de ça. C'est difficile d'avancer quand on n'arrive pas à passer à autre chose mais il faut se dire que les beaux moments ne s'arrêtent pas là, il y en aura toujours d'autres, il faut regarder devant pour les voir. Mais bon...je te cache pas que commencer à prendre mon indépendance cette année me fait quand même un peu peur...

Unknown a dit…

Je confirme il y aura d'autres bons moments. La preuve, je pensais ne jamais me sentir intégrée, et c'est arrivé à la dernière année, gros coup de chance. Et je pense ne jamais retrouver cette ambiance dans un taf et ce sera peut-être le cas :)
Et ne t'inquiètes pas pour ton indépendance, tu y arriveras. c'est aussi plein de bonnes choses et on grandit comme ça :)

Anonyme a dit…

oh, je te comprend! moi aussi c'est la grosse trouille! j'adore ton article, il résume très bien mon état d'esprit actuel! plus que 5 semaines de stage et à moi le monde du travail, les responsabilités.... je suis en école d'infirmière et sortir du cocon de la promo, de la place ( pourtant pas toujours facile de stagiaire), ça fait peur; mais au final c'est aussi un peu grisant. la première vraie paye, mes premiers vrai patients ( à moi tte seule);Malgré tout l'ambiance d'étudiante me manquera, je crois que même les casse-pieds me manqueront!

 
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