3 mars 2013

Les petites vieilles

Hier, lorsque j'ai pris le train, j'ai regardé avec tendresse cette "petite vieille" qui tricotait. Elle m'a fait penser à toutes ces grand-mères bien aimantes, qui prennent soin de leur famille et de leurs petits-enfants. J'ai repensé à la mienne, celle qui est décédée. Elle était de ces grands-mères qui ont du très tôt assumer de nombreuses choses, dont la maladie de ma mère et qui pourtant, avait encore de l'amour à donner. 

Ma grand-mère a été présente durant toute ma vie, jusqu'à sa mort. Quand j'étais petite, elle m'a gardé chez elle deux ans mais ma mère est revenue me reprendre. Elle allait me voir à la pouponnière, le "foyer" pour très jeunes enfants, alors que je n'étais qu'une petite gamine ingrate. Elle m'accueillait chez elle quand j'étais en primaire, au collège, au lycée. Elle était toujours fière de moi, des études que je faisais, et me répétait "les études avant les garçons". 

Bien sûr, elle n'était pas parfaite. On s'est parfois brouillées, pris la tête... mais c'est aussi comme ça que ça se passe dans les familles normales, non ? A côté, c'était celle qui m'emmenait au zoo, au marché pour acheter des bonbons, faire les courses, bref, c'était un repère dans ma vie. Elle m'a souvent répété "le jour de ma mort, il ne faudra pas pleurer, hein, ce sera pas la peine". Elle a vécu des années avec un homme qui la battait, a du prendre en charge deux filles dépressives et un fils qui faisait ses conneries dans son côté. Et même quand elle a rencontré de nouveau l'amour, les problèmes d'argent s'en sont mêlés, et de famille aussi. 

C'était une femme courageuse qui n'est plus depuis 2008. J'étais avec O. lorsque son compagnon m'a appelé. Elle a fait une crise cardiaque au petit matin, elle avait eu pas mal de problèmes de cœur. Parfois, je m'imagine ce qui a pu se passer. Malheureusement, je n'ai pas pu assister à l'enterrement à cause d'un gros problème. Mais aujourd'hui encore, elle me manque. Son amour, son humour, son courage, ces manies, à toujours crier, à toujours vouloir tout faire et tout exagérer.

C'est à elle que je pense quand je croise parfois certaines petites vieilles, quand j'en écoute certaines divaguer, quand je les aide. Même si je suis la première à pester contre celles qui se croient tout permis, pour beaucoup, je me rappelle que ce sont des grands-mères. 

Et aujourd'hui, c'est à elle que j'aurais aimé souhaiter sa fête, plutôt qu'à celle qui est toujours en vie, et que je n'ai jamais entendu me dire qu'elle était fière de moi, ou qu'elle m'aimait, qui ne me souhaite plus noël ni mon anniversaire...

Bonne fête Mémé Toutou...
 
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